Jeunes et travailleurs, résistance !

Publié le par Renaissance Communiste

Comme la sécu et la santé, les retraites, les emplois et les salaires, les droits des chômeurs,… l’Education Nationale est aujourd’hui en grave danger, et avec elle ses usagers et ses personnels. Elle est en effet victime des destructions d’emplois publics organisées, sous pilotage européen, par les gouvernements successifs et accélérées par Sarkozy. Après les dizaines de milliers de postes d’enseignants supprimés ces dernières années, ce sont à nouveau 3500 postes qui vont disparaître en 2009 puis à nouveau 80000 d’ici 2012 !


L’effet de cette saignées est terrible : fermetures de classes, augmentation du nombre d’élèves par classe, casse des dispositifs d’enseignement adapté, diminution des heures de cours et des offres de formation, le tout aboutissant pour les jeunes à une déqualification massive de la valeur des diplômes… donc des futurs salaires !

Et les différentes réformes engagées (refonte des programmes, suppression de deux heures d’enseignement hebdomadaires et des RASED dans le Primaire ; « socle commun de compétences » minimales au collège ; réforme des Lycées professionnels avec la perte d’une année de formation pour le Bac Pro et la quasi-disparition des BEP ; réforme des lycées alignant le lycée français sur le mode de fonctionnement anglo-saxon, caractérisé par la faiblesse des contenus, la transformation de matières obligatoires en options, l’inégalité devant la formation et l’exploitation sans limite des enseignants) visent à accompagner la réduction du nombre d’enseignants et à construire une école publique « a minima » conformément à la stratégie européenne de Lisbonne. Quant à l’enseignement supérieur, après la loi LRU (privatisation de fait des universités sous couvert d’autonomie) et l’affaiblissement des organismes de recherche publique (CNRS…), le gouvernement franchit une nouvelle étape en s’attaquant au statut des enseignants-chercheurs et aux concours de recrutement des enseignants du second degré appelés à obtenir un « permis d’enseigner » de qualité très réduite et à aller se « vendre », privés pour la plupart du statut de la Fonction publique, auprès des chefs d’établissement pour trouver un emploi.


Face à cette politique, la mobilisation croissante des personnels de l’Education Nationale a conduit à la grève massive du 20 novembre. Suite au 20 novembre, des actions se sont partout développées à la base. La jeunesse se mobilise progressivement : blocages et manifestations de lycéens dans de nombreuses villes, grève des IUT, AG dans les universités… Chez les personnels, on assiste à des grèves locales reconductibles, à des occupations d’établissements scolaires avec le soutien des parents, et au refus d’enseignants d’appliquer les textes ministériels, que ce soit le fichage généralisé que constitue le fichier « base élèves » ou « l’aide personnalisée» qui se traduit par la suppression de deux heures de cours pour tous.


Dans ce contexte, et alors que les lycéens organisent une journée nationale de manifestation le jeudi 18 décembre, il est regrettable que les directions syndicales de l’Education Nationale qui se sont rencontrées vendredi 12 décembre aient décidé d’un appel à la grève en… janvier, laissant la jeunesse seule dans la lutte contre Darcos et face aux provocations policières. Sont-elles vraiment résolues à s’opposer frontalement à la casse Darcos ?


Car l’expérience nous apprend que ce gouvernement, qui agit en tant que syndic des groupes capitalistes, veut casser le « modèle français » issu du Conseil National de la Résistance et qu’il ne reculera que si on le lui impose par l’établissement d’un rapport de force de haut niveau, sans hésiter à mettre en cause sa légitimité à casser ainsi la France et ses acquis.


Cela suppose non seulement de joindre dans le calendrier les luttes naturellement convergentes de la jeunesse et des personnels de l’Education Nationale mais aussi, plus largement, de contribuer à construire l’unité du monde du travail à partir des actions qui se développent aussi bien parmi les travailleurs du public ((la Poste, ANPE, ONF, Hôpitaux, SNCF….) que parmi ceux du privé (notamment dans tout le secteur de l’automobile pour les salaires et contre la casse de l’emploi et les délocalisations), sans oublier les petits producteurs indépendants.

Face à un grand capital qui détruit méthodiquement la France, en saccageant notre industrie, notre agriculture, notre pêche artisanale, notre recherche publique, nos hôpitaux, , notre poste, nos transports publics, nos universités et notre école laïque et jusqu’à notre langue abandonnée au ” tout en anglais “, sur l’autel de la “construction européenne”, de l’allégeance à l’OTAN et de la course au profit maximal,

l’heure est au « tous ensemble en même temps », au changement de pouvoir et de société.


Pour cela, nous ne pouvons guère compter sur les directions syndicales nationales qui temporisent depuis des mois et qui, sous l’égide de la Confédération Européenne des Syndicats, ont opté pour l’accompagnement des régressions et l’arrimage à une direction CFDT bien décidée à éviter de « globaliser les luttes ». Il n’y a pas grand chose à attendre non plus des partis de la gauche officielle qui, de congrès fondateurs en congrès de « métamorphose », ont définitivement remplacé la lutte des classes par la lutte des places. Contrairement à la Grèce où le mouvement populaire peut s’appuyer sur des organisations de classe et de masse comme le PC Grec, la JCG et le syndicat PAME, le peuple français ne peut pour l’instant compter que sur sa tradition de luttes à la base.


C’est pourquoi, alors que la colère monte des usines, des lycées et des services publics, la priorité est aujourd’hui de soutenir les luttes en cours et de multiplier les contacts dans les communes et les départements entre travailleurs, jeunes, militants, syndicats de base pour construire le « tous ensemble en même temps » seul capable d’arrêter Sarkozy, le MEDEF et son Europe du Capital, et d’imposer la satisfaction des aspirations populaires sans hésiter à mettre en accusation le système capitaliste synonyme de régressions sans limite.


Soutien à la jeunesse en lutte contre la casse de son avenir !

Pour l’unité des travailleurs et de la jeunesse !

Tous ensembles pour imposer :

- la sauvegarde et le développement des services publics,

- des augmentations de salaires,

- l’arrêt des licenciements et des délocalisations,

- la nationalisation démocratique des secteurs clés de l’économie afin d’arracher la vie sociale à l’influence des grandes féodalités financières.

Publié dans Actalité française

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